L’usage du carnet de bal en Wallonie (collection Tradition wallonne de l’asbl « Traditions et parlers populaires Wallonie-Bruxelles)

C’est bien sûr Roger Hourant qui nous parle de son sujet de recherche, cette mode charmante remise à l’honneur dans les bals 1900 d’aujourd’hui qui voulait que les dames aient dans leur carnet de bal les noms des cavaliers qui l’ont invitée pour telle ou telle danse. Les hommes inscrivaient dans leur carnet à eux la position de la dame dans la salle, de manière à la retrouver facilement. Ainsi, depuis le début du XIXe jusqu’au début des années 1930, on se facilitait la vie tout en respectant les règles d’invitation. Essentiellement dans les classes bourgeoises et aristocratiques, mais aussi lors des bals de sociétés constituées (philharmoniques, chorales, vélo-club) et même dans certains bals pour enfants.

La recherche permet de déterminer les dates d’apparition et de disparition de 169 danses dans les carnets de bal, de la walse au blues en passant par le cramignon, le menuet, l’inévitable quadrille des lanciers et bien d’autres. Vu le grand nombre de carnets examinés, nous avons donc là un bon reflet de ce qui se dansait dans certains milieux. On note aussi d’un oeil amusé la présence de danses où l’invitation doit se faire par les dames (« polka des dames », « valse émancipée », etc), ainsi que l’expression « faire banquette » ou « faire tapisserie ». Enfin, il est sans doute inutile de dire que les nombreuses illustrations, dégageant un certain charme désuet, sont un atout supplémentaire pour ce petit fascicule dont on félicite l’auteur (Roger Hourant, rue Haie des Moges 26, 4120 Neupré, tél 04/371 47 70).

M. Bauduin, 24/2/2000

(paru dans le Canard Folk de Mars 2000)