Le Canard Folk a suivi l’actualité sanitaire de mois en mois. Voici quelques textes d’humeur que l’on a pu lire au cours des mois

En juillet 2020

Edito

Et l’agenda reste toujours incertain : des concerts permis pour un nombre max de personnes mais surtout avec ce mot qui est aussi horrible que ce qu’il représente : la distanciation sociale, donc deux fois moins d’entrées pour les organisateurs et toujours pas de danses folk en perspective (donc pas de perte de calories par ce moyen-là, pas de rencontres romantiques). Et les jams, ce sont des concerts ou des bals ?
Finalement, que faut-il donc annoncer dans l’agenda ? Rien avant début septembre, soyons réalistes. Pour la suite, ce ne sont encore que des hypothèses … Y verra-t-on plus clair fin août ?

Maurice Le Gaulois
Même si le groupe Shpil a pris sa retraite, notre accordéoniste (sur chromatique) à la bonne bouille de druide bienveillant (on exagère à peine) n’est pas resté inactif durant le confinement, envoyant quasi chaque jour une vidéo sur YouTube. Les folkeux remarqueront la valse chinoise (de même origine que le virus), Accordéon (chanté), Indifférence, la Cumparsita (tango), la java des bombes atomiques (de Boris Vian), … Un tas de danses et de chansons à explorer (sauf si vous êtes allergique au chromatique, bien sûr), avec un brin d’humour et tout plein de chaleur humaine empreinte de sérénité. On apprécie aussi le fait qu’il indique systématiquement qui est le compositeur. A voir sur YouTube (pas sur FB).
Marc Bauduin


En septembre 2020

Edito : où allons-nous (danser) ?

Les mesures antivirus donnent le tournis. Des bulles apparaissent, rétrécissent, disparaissent, dans des espaces publics ou privés. Leur durée de vie passe soudain à quatre semaines, comme si le gouvernement écrasait la méthode champenoise. La notion de famille disparaît honteusement, remplacée par une expression mathématique “un foyer + N personnes”. Et puis, surtout, le fil qui relie toutes ces décisions entre elles et avec leurs causes et leurs effets, ce fil change de couleur, semble porté par des vents contradictoires, se noie à un endroit et est repêché un peu plus loin.
Car qui peut expliquer qu’on accepte des trams bondés où le port du masque n’est que peu contrôlé, mais qu’on limite drastiquement le nombre de personnes (parents,
enfants, amis, peu importe) qu’on peut voir en un mois ?
Le manque de cohérence entraînera, c’est sûr, un manque d’adhésion voire un rejet, et n’aidera pas les insouciants à se soucier des soucis de la saison. Soucis d’une saison ? Mon oeil ! D’ici à ce qu’un vaccin et un médicament curatif soient disponibles, on aura eu le temps de voir s’installer de nouvelles habitudes, qu’il s’agisse d’aller boire un verre ou aller au resto, de regarder une pièce de théâtre ou un film, de suivre une formation, d’assister à un concert … ou d’aller danser. On a déjà vu des bals à distance, on a présenté des cours d’accordéon à distance, des artistes tentent de récolter des dons par des prestations à distance. Les innovations en matière de danses folk sont parfois étonnantes (voir cidessus).
Peut-être va-t-on développer un langage des mains et du corps qui, sans aller jusqu’aux codes thaïlandais, permettra d’exprimer de manière inédite les sentiments qui animent un couple de danseurs proches d’un mètre cinquante. Une maclote wallonne avec des poses hiératiques ? Mauvais exemple, sans doute ! Alors, que diriez-vous d’inventer la “valse en cercle” des temps nouveaux ? La question est peut-être plus sérieuse qu’il n’y paraît …
Marc Bauduin 1/8/20


En Octobre 2020

Edito : Entropie et bals sans bulles

“Un système isolé atteint l’équilibre lorsque son entropie devient maximale”. Paraphrasons : le désordre de la Belgique en matière sanitaire ira croissant tant qu’elle n’est pas trop freinée par ses voisins. Quoi ?? On a déjà l’impression de pédaler dans un océan de choucroute, et le pire ne serait pas encore venu ? On peut désormais assister (masqué) à des concerts en salle, tout contre des gens qu’on ne connaît pas, mais un particulier ne pourrait pas organiser un petit concert dans son salon.
On ne peut pas danser (masqué) avec des gens qu’on ne connaît pas, mais on peut, dans les transports en commun bondés, flotter dans une marée humaine qui pue, qui éternue sans masque (ou avec un masque qui ne couvre pas le nez). Des bandes de copains s’embrassent longuement en rue, tandis que d’autres essaient de respecter des bulles de cinq … ou bien est-ce de dix, mais seulement quand on mange dans le jardin ? Bulles fantômes de durée imprévisible … “La vie est nulle sans bulles” : autant dire “la vie est idéale sans bals”. Mauvaise blague ! Mieux vaudrait annuler toutes ces règles et les remplacer par de simples et claires recommandations, en comptant sur le sens de responsabilité des gens. Ce ne serait certes pas parfait, mais cela permettrait de regagner la confiance d’une bonne partie de la population. Et, accessoirement ou non, cela nous permettrait d’aller danser, certes masqués et sans embrassades, en retrouvant le sens de la fête, en se faisant un tas de nouvelles connaissances grâce à une gigue, en ne pouvant pas s’empêcher de sourire lorsque deux morceaux d’une chaîne de danseurs se font soudain face à face … Alors, c’est pour quand ?
Marc Bauduin


En novembre 2020

Un réveillon annulé : détail des difficultés

Chers amis habitués du Réveillon Folk,
Au vu de la situation sanitaire actuelle et des contraintes gouvernementales, le Comité RêveFolk se voit malheureusement contraint d’annuler le 30ème réveillon folk à Athus ce 31 déc 2020 et de le reporter à 2021.
A notre connaissance, aucun atelier de danse folk n’a encore repris dans notre région sud et cela risque de durer.
– Danse collective quasi impossible en se touchant avec changements de partenaires ! (énorme bulle)
– se laver les mains après chaque danse !
– danser avec ou sans masque ? ou à distance 1m50! (Madison uniquement ?)…
Après contact avec le Centre culturel d’Athus, il nous faudrait aussi respecter les mesures de l’Horeca :
– Service en salle par des serveurs masqués aux gens assis qui peuvent alors enlever le masque
– Masque obligatoire durant tout déplacement, sauf en danse de couples
– Buffet communautaire avec manipulation de plats et couverts ?… formule impossible !
– Engager un traiteur ? à quel prix ?…
– Distanciation tables = 50 personnes maximum ! soit combien de déçus ?…
Sans compter les hésitations des habitués à venir malgré tout, et des bénévoles qui devraient décorer et ranger la salle masqués !
Financièrement, les coûts seraient également intenables.
Nous ne serions pas très heureux d’apprendre qu’un cluster Covid pourrait se développer le 31 déc à Athus en sachant qu’il y aurait des personnes à pathologies risquées, venant de partout, et sans rien connaître de leur comportement antérieur.
Cela nous crève le coeur de ne pas pouvoir retrouver une soirée aussi conviviale avec vous et les musiciens des Cooligans, mais nous vous souhaitons néanmoins de passer cette période de manière agréable et nous vous remercions de votre compréhension.
Rendez-vous l’an prochain !
En toute amitié,
Le Comité RêveFolk
www.eclore-activites.net