Âgé de 35 ans seulement, ce parfait bilingue au look sérieux, fan de danse et organisateur du festival ComSiBal à Leuven, est venu nous parler de ses activités.

Marc Bauduin

Q : Carl, comment es-tu venu à la danse folk ?


R : Après avoir passé mes 17 premières années en Wallonie, j’ai déménagé en Flandre, d’abord à Lier puis à Leuven, et j’ai directement commencé la danse traditionnelle. Je faisais partie d’un groupe de danses qui donnait des spectacles, et je participais à des bals le samedi. J’ai aussi été animateur d’un groupe de danses pour enfants.

Q : Le cadre n’était-il pas trop contraignant pour un jeune, à la longue ?

R : Voilà, à un moment j’ai voulu avoir plus de liberté dans la danse. Je me souviens du bal de la Saint Valentin organisé par la Saltarelle qui m’a très fortement marqué, et en participant à de petits boombals depuis cinq ou six ans. A Leuven, j’ai fait deux fois partie du comité organisateur des Paasfeesten, qui a invité quatre groupes de danses européens. C’est ainsi que j’ai commencé à prendre goût à l’organisation d’événements.

Q : Te voilà donc lancé …

R : Oui, avec un premier week-end en Ardennes pour des amis : Ben Urbany et Sylvie Fauconnier sont venus jouer, et il y a eu un boeuf. On s’est alors dit que ce serait chouette d’organiser des bals à Leuven, car en 2017 il y avait eu des concerts mais aucun bal. Nous avons alors fondé Stanistil (Sta Niet Stil), avec un bal dans une école Steiner qui s’est très bien passé, avec le groupe tchèque Ba.Fnu et les Fratelli Tarzanelli. C’était beaucoup de travail pour un seul soir ! Je voulais donc organiser un week-end, mais les cinq autres membres du comité pas (excepté pour un soutien administratif). Et même, en un week-end tu as à peine le temps de rentrer dans une expérience. L’idéal c’est une durée de sept jours, donc un festival. Un peu comme Gennetines, toutes proportions gardées.

Q : A ce moment-là tu es quasi seul, et tu décides d’organiser un festival ??

R : Un festival dont le nom est devenu ComSiBal, dont les trois parties font référence à une communauté, à la musique (la note Si) et à la danse. Une communauté qui inclut aussi les bénévoles, dans un esprit de partage que je souhaite mettre en avant. Ainsi, lors du premier festival on a eu des retours tels que “je suis à la cuisine, car je me sens comme à la maison”. Normalement nous aurions besoin d’environ 300h de travail cumulé, mais les bénévoles doivent aussi pouvoir s’amuser. De base, ils prestent donc 5 x 2h pour un pass gratuit.

Q : Quid de la salle, des parkings, de la nourriture ?

R : Cela se passe à l’école Steiner qui a une belle grande salle avec parquet pour environ 200 danseurs, et une petite pour les ateliers. Il y a un grand parking près de la gare, à 100m de l’école; on y va par un petit chemin, près d’un bois où les plus courageux peuvent planter leur tente. On peut aussi loger à l’école, qui se trouve dans un cadre très vert et qui a une philosophie verte, proche de la nature, avec dans la cour un bassin avec des grenouilles. On sert des repas, uniquement végétariens.

Q : Parle-nous un peu du programme du festival. Y a-t-il un thème particulier ?

R : Non, pas de thème, ce sont juste des groupes sympa et diversifiés. Le vendredi c’est le trio français Le Bal de l’Ephémère avec un répertoire de danses très varié, énergique et agréable, suivi du duo Mackie – Hendrix. Le samedi on commence par des ateliers (danses de couple, danses suédoises, danses bretonnes), puis Korvenn Trio, Duo Abbas – Thézé, Mia Marin, Duo Thézé. Chaque soir, il sera possible de faire un boeuf après les concerts. Le dimanche : atelier d’improvisation en danses de couple , KV Express, Duo Besson – Rio, Duo Montanaro – Cavez en terminant vers 20h car il faudra tout ranger avant que l’école rouvre le lendemain matin !

Q : Dernière question, au sujet des finances : ça se passe bien ? Vous avez plusieurs prix d’entrée ?

R : Oui, nous avons un tarif normal et un tarif réduit. Nous ne mettons pas de conditions au tarif réduit : les gens choisissent librement, car de toute façon nous ne les connaissons pas. Le prix est calqué sur celui des événements folk aux Pays-Bas. Et globalement, on s’en sort bien sur le plan financier, surtout pour les bals d’un soir. Et puis, c’est vrai que je suis le seul organisateur, mais j’ai d’abord demandé le soutien de quelques amis avant de ma lancer dans l’aventure …

Outre le festival ComSiBal du 17 au 19/4, notons le Mad Hatter’s Bal du 1/2 dans cette même école Steiner à Wijgmaal (ancienne commune faisant partie de Leuven). Après l’initiation qui démarre à 19h, la bal a lieu à 20h avec Tribal Jâze (F) et Geronimo (voir stanistil.be). Le bal suivant a lieu le 29/2.