Je suis en relation, dans un petit village ardennais situé au confluent des « Deux Oûtes », avec deux arrière-cousines de Constant Charneux, qui ont actuellement 65 et 66 ans; pour elles il était mononc Constant mais au village il était connu sous le nom de Constant Winand.

Mononc Constant était fermier, père de six enfants; il animait les bals des petits villages voisins.

Ceux d’entre nous qui l’ont vu jouer de la « sirène d’amour » ignorent peut-être que Constant Winand parvenait même à jouer en tenant cet instrument dans le dos !

J’ai eu l’occasion de faire entendre à mes deux amies l’extrait d’une cassette repiquée du disque « Champs 73 ».

C’est avec une émotion non dissimulée qu’elles ont entendu mononc Constant parler, jouer et chanter Vive l’Amour, Vive la Liberté.

Les temps ont bien changé quand même, me dit l’une d’elles; dire que vers les années 1926, le dimanche suivant un bal que Constant Winand avait animé, M. le Curé de ce village a dit en chaire de vérité : le chemin de chez Jonas (le café où avait eu lieu le bal) est le chemin du diable, et le joueur de violon est la démon …

Bigre !

(lettre de Mme Denise Ducheny, transmise aimablement par Micheline et Guy Vanden Bemden – Casier)

(publié dans le Canard Folk n°24, décembre 1984)