Né à Paris le 1er juillet 1932, c’est vers l’âge de 13/14 ans que Claude découvre la musique et la danse traditionnelle au sein d’un groupe où l’emmène sa maman. En 1948, il est en contact avec des Berrichons vivant à Paris. Il est d’abord attiré par la danse puis par les instruments. Il s’initie à la vielle à roue, il trouve sa première vielle au marché aux puces ! Il se met à jouer le répertoire du Berry puis d’autres régions. Il opte pour une carrière musicale et cherche aussi à accompagner la voix pour chanter le répertoire français traditionnel.
Son premier contact avec la musique wallonne sera la Compagnie Fanny Thibout qu’il accompagnera en 1954 lors de la Quinzaine Liégeoise.
Il s’installe à Bruxelles où il résidera jusqu’à la fin de sa vie.
Il rencontre Jacques Laudy qui lui fera sa première cornemuse.
En 1958, il participe à la fondation de la « Fédération wallonne des groupes de danses populaires » (Dapo).
En 1964, il fondera avec Lou, son épouse, le groupe « Rondinella » groupe très actif en Belgique et à l’étranger et impliqué dans les différentes éditions de l’Ommegang à Bruxelles.
Dès 1965, il se lance dans le collectage et les enregistrements de terrain. Dans les années 70 il produira de nombreux disques vinyles notamment de la musique hongroise, d’Afrique centrale dont 28 disques de musiques du Congo.
Il produira une importante quantité de petits disques 45T dans la collection « Danses autour du monde ». Chaque disque est accompagné de fiches descriptives des danses proposées, ce travail pédagogique sera utilisé par de nombreux groupes « folkloriques ».
En 1973, il sortira chez « Le chant du monde » dans la collection « Spécial instrumental » le disque consacré à la vielle à roue.
Entre 1975 et 1981, le CACEF (Centre d’action culturelle de la Communauté d’expression française » produira 7 volumes réalisés avec Françoise Lempereur sous le titre « Anthologie du folklore wallon », disques encore aujourd’hui recherchés par tous les collectionneurs et amateurs de musique traditionnelle de Wallonie.
En 1988, il fonde toujours avec Lou, le label « Fronti musicali » dont le catalogue sera très riche et varié et qui produira des musiques de Hongrie bien sûr, (dont Vizönto), d’Afrique centrale, Inde, Portugal, Guinée (dont Mamady Keïta) et Belgique.
En 1977, on le retrouve avec l’ensemble « Faux bourdons » musiques baroques, menuets, contredanses, noëls, il enregistrera l’album « La belle vielleuse » de Michel Corrette
On lui doit également de nombreux disques de référence dont:
« Musiques, passe pieds et autres danses de Wallonie avec « Les musiciens de Neufchâteau » Alpha 1976
« L’orchésographie » Le chant du monde 1977
« Tant crie l’on Noël » Le Chant du Monde 1979

On le retrouve entouré de fidèles partenaires bien connus tels que Rémy Dubois, Bernard Vanderheijden, Claudine Goche, Dany Malempré, Jean-Pierre Van Hees mais aussi Bernard Foccroulle, Jérome Lejeune, Philippe Pierlot …
En 1974, il jouera un rôle important dans la réalisation du disque des Zûnants Plankèts
On le retrouvera encore sur le disque du festival « Champs 75 » où il menait le bal populaire.
De 1974 à 1980 il jouera avec le groupe « Les mineûs d’arèdje » qui est d’abord un duo avec Rémy Dubois avant que le projet ne s’étoffe.
Animateur, formateur en vielle à roue, on le retrouvera notamment en 1975 au début des stages musicaux de l’académie d’été à Neufchâteau avant qu’il organise ses propres stages de 1977 à 1990 avec le Graf (Groupe de recherche d’animation et de formation).
Outre la vielle à roue, Claude était également joueur de cornemuse et de violon.
Musicien, chanteur, danseur, chercheur, collecteur, collectionneur, producteur, ce « personnage » éclectique œuvrera sans relâche durant plus de 50 ans pour la pratique, la diffusion et la transmission de la musique de tradition.
Il a quitté définitivement le monde musical, passion de toute une vie, ce 25 février 2020, il allait avoir 88 ans.

« Un vielleux au milieu d’un carrefour assemblera plus de gens que ne le feroit un bon prescheur évangélicque » écrivait Rabelais
« Un vielleux au milieu d’un carrefour » fut pendant longtemps le titre d’un de ses spectacles.

André Deru